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Crise Covid-19 : point hebdo agriculture n°1

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L’agriculture et l’agro-alimentaire comme les autres secteurs de l’économie sont largement impactés par la crise du COVID 19.

L’arrêt de l’économie a des répercutions directes sur la consommation de produits agricoles et alimentaires et la production s’en trouve fortement perturbée. Les problèmes des transports par exemple impactent directement la logistique amont et aval de la production agricole et agroalimentaire et réduisent considérablement les capacités de production dont les coûts augmentent.

Cette note hebdomadaire permet de faire le point sur les problèmes rencontrés par l’ensemble des productions agricoles du département et de présenter succinctement les solutions d’urgence apportées. Nous relayons les initiatives départementales et locales qui amènent des réponses à l’échelle des territoires.

PANORAMA DES FILIÈRES

VOLAILLES
La semaine dernière, la filière alertait les pouvoirs publics sur les stocks importants de marchandise à venir. La commission européenne a précisé lors d’un échange avec l’AVEC qu’elle n’aurait pas les moyens de prendre en charge le stockage privé des filières comme la volaille mais qu’elle n’émettrait aucune objection à ce que la France prenne une mesure en ce sens. La Commission européenne a publié un règlement permettant aux états membres d’adapter leurs procédures de contrôle du fait de la situation sanitaire. Dans ce cadre, la profession a demandé un assouplissement du suivi salmonelles. La filière attend les propositions de la DGAL.

FILIÈRE LAIT DE VACHE : une situation toujours contrastée entre opérateurs
Les ventes de produits laitiers sont globalement en baisse, tant à l’export qu’à destination des industries agroalimentaires et de la RHD. En revanche, les ventes sont en hausse pour le lait liquide, la crème, le beurre, les produits ultra-frais et les fromages ingrédient. Les fromages AOP et traditionnels font partie des grands perdants de cette crise, avec des volumes de vente en baisse. Alors que la production arrive à son pic saisonnier avec des outils à saturation, cette réorganisation des marchés se traduit par une baisse des prix des produits laitiers industriels notamment de la poudre de lait écrémé. Les perspectives à venir sur les marchés laitiers dépendront de la capacité à lisser le pic printanier de production, d’où la volonté du CNIEL de mettre en place un dispositif de réduction temporaire de production et de mesures de stockage privé pour lesquels le CNIEL attend un accord des autorités communautaires. 
Dans les Pyrénées-Atlantiques la situation reste inchangée en terme de collecte par rapport à la semaine 14, mis à part Danone, les grands groupes demandent à leurs livreurs de modérer leurs livraisons. La coopération n'est pas épargnée par la crise, selon les débouchés, des usines sont contraintes de réduire leur voilure.

TRAÇABILITÉ ET IDENTIFICATION DES ANIMAUX
Les activités liées à l'identification des animaux restent perturbées par la gestion au ralenti du courrier par La Poste. 
Des procédures exceptionnelles sont mises en place pour répondre aux demandes urgentes des éleveurs, comme la prise de notifications de naissance et de commandes de boucles par téléphone.
Les dates d'arrivée des notifications à l'EdE correspondent aux dates de signature des éleveurs et non plus au cachet de la Poste, ceci pour ne pas pénaliser les éleveurs sur les délais de notification.
Enfin, un communiqué de presse de la DDPP et du GDS64 rappelle que la transhumance sera bien autorisée à condition d’être à jour en terme de prophylaxie sanitaire obligatoire. Les vétérinaires sont mobilisés sur la prophylaxie annuelle dans le respect des gestes barrières et des règles de distanciation. En revanche, les rassemblements de personnes assistants aux départs de transhumance seront eux interdits.

MARAÎCHAGE
La vente se fait à la fois sur les marchés et dans leurs exploitations, à noter une baisse du Chiffre d’Affaires liée aux mesures de sécurité qui limitent le nombre de clients en même temps. Le temps passé à la préparation des paniers est plus important mais le volume et le prix permettent de retrouver le manque de chiffre d’affaire. Les GMS sont en demande de produits. Malgré l’autorisation du préfet de vendre des plants en jardinerie et dans les exploitations, les  producteurs de plants subissent une forte chute de leurs ventes. Un autre problème concerne la main d’oeuvre en période de mise en culture d’été et adaptation des systèmes de vente liés à la crise.

FILIÈRE PORCINE
Après une nette progression des achats au détail lors de la phase de stockage en semaines 11 et 12, la demande des particuliers se tasse de nouveau sur ces derniers jours. Elle ne compense pas l'effondrement du débouché de la restauration hors domicile ou commerciale. Ainsi, les abattages sont en réduction d'une part en raison du manque de visibilité de l'aval, d'autre part puisqu'ils sont impactés par la baisse de productivité des chaines (manque de main d'oeuvre et mise en place des mesures "barrières"). L'activité export reste toujours handicapée par des soucis logistiques qui perdurent (disponibilité des containers réfrigérés). De même, le bras de fer avec les transporteurs est toujours d'actualité, ces derniers souhaitant reporter l'augmentation de leurs frais induits par un accroissement des voyages "non pleins" voire "à vide".
Dans ce contexte, les cours poursuivent leur lente dégradation. La zone "Sud-Ouest", avec le produit "Jambon de Bayonne", ressent nettement le ralentissement des commandes par les salaisonniers. Ils ont diminué de 25% les mises au sel. Ils anticipent les conséquences du resserrement des achats vers les produits de grande consommation (PGC) et de la baisse des opérations promotionnelles organisées par les GMS. Reste à savoir quel sera l'impact sur l'équilibre matière de la montée en puissance des achats pour grillade avec l'approche de l'été.

PALMIPÈDES : la filière continue de glisser dans une conjoncture de plus en plus inquiétante
Conséquences directes des reports de mise en gavage qu’entraînent des ventes plus qu’en berne en GMS et à l’arrêt en RHD, les éleveurs font état de difficultés grandissantes de trésorerie. Retarder la mise en gavage signifie un allongement de la période de prêt à gaver et une hausse importante des frais d’alimentation. Les perspectives indiquées par des éleveurs pour les mois d’avril, mai et juin ne sont guère meilleures avec des baisses déjà annoncées de 25% des mises en place, voire de 20 à 50% de mises en gavage. Des opérateurs économiques font quant à eux état de situations contrastées mais souvent mauvaises à très mauvaises avec dans certains cas des baisses de 90% de mise en gavage en moins en IPG et de 20% en Label. Des vides sanitaires d’au moins 2 mois sont également engagés en gavage. Dans un contexte déjà très difficile, la filière redouble de vigilance et observe avec inquiétude l’évolution de l’influenza aviaire en Hongrie et Allemagne.

FILIÈRE OVINE : une courte embellie pour Pâques
1100 caissettes d’agneaux de lait des Pyrénées ont été livrées sur 45 points relais de livraison disséminés sur le département des Pyrénées Atlantiques + Hagetmau entre le jeudi 9 avril et le samedi 11 avril. 450 commandes prévues pour une livraison semaine 16 et près de 250 pour la semaine 17. Le site de vente en ligne www.boutique.agneaudelaitdespyrenees.com restera ouvert encore quelques semaines jusqu’à épuisement des agneaux encore présents en élevages.
A l’initiative d’Interbev Nouvelle Aquitaine et de la Chambre d’Agriculture des Pyrénées Atlantiques, une action de solidarité est menée auprès d’Ephad du 64. Le dimanche de Pâques, près de 200 résidents et personnels des Ephad le Commandant Poirier à Anglet et Automne en Aspe à Osse en Aspe ont ainsi pu bénéficier d’agneau de lait des Pyrénées dans leurs assiettes. L’opération se poursuit.
La semaine 15 a également été marquée par un sursaut des ventes de « dernière minute » (3 derniers jours de la semaine) tant en boucheries qu’en GMS, entraînant une pénurie momentanée d’agneaux. Face à la chute dramatique des ventes et malgré des prix de vente très en deçà de la normale les opérateurs commerciaux avaient fait partir des agneaux en Espagne.
Quant au lait de brebis, l’issue du Comité Directeur de l’interprofession lait de brebis devrait éclairer les perspectives de production de lait dans les élevages pour les semaines à venir. Dans ce contexte exceptionnel, des acteurs de la filière envisagent également des demandes de dérogation sur le cahier des charges AOP Ossau-Iraty.
L’inquiétude grandit aussi au niveau de la production fromagère fermière, les saloirs sont pleins, les ventes quasiment à l’arrêt. Certains producteurs se sont tournés vers les laiteries pour livrer du lait mais cette solution n’est pas possible pour tous.
Face à cette crise, l’outil de prévision de production Oviprev mis au point par la Chambre d’agriculture des Pyrénées Atlantiques avec des financements de la Région Nouvelle Aquitaine et testé depuis quelques mois par l’Interprofession lait de brebis apparaît plus que jamais comme un outil d’avenir indispensable.
Enfin, une autre difficulté se profile pour la filière, la tonte annuelle des brebis. La Chambre d’agriculture travaille avec la MSA et des équipes de tondeurs pour la mise en place de recommandations de conduite des chantiers qui auraient déjà dû démarrer il y a une dizaine de jours.

FILIÈRE VIANDE BOVINE
La consommation de viande reste dynamique, les achats de viande bovine sont positifs surtout et sans surprise pour la viande hachée.
Veau Sous La Mère : contrairement aux veaux de boucherie croisés-laitiers positionnés sur le marché RHD et qui rencontre de grosses difficultés, le marché Label Rouge est dynamique, nos abatteurs parlent d'un commerce qui "va bien" avec des frigos vides et même une demande plus élevée que l'offre disponible. Pour autant, il faut souligner que les prix se maintiennent mais n'augmentent pas. Un plan de mise en avant du veau devrait être lancé à l’approche de Pentecôte.
Broutards : le marché est fluide, la demande notamment italienne reste dynamique mais l'offre apparaît comme le facteur limitant : veaux nés à l’automne vendus.
Vaches grasses : écoulement des vaches disponibles

CIRCUITS COURTS ET AGRITOURISME
Les ventes en circuits courts sont rendues difficiles par la fermeture de certains marchés et les mesures de sécurité à mettre en place sur les lieux de vente dans le même temps, les consommateurs sont en demande de produits en circuit court, plusieurs organisation de livraisons, drive, ventes en ligne sont mises en place pour pallier à ces difficultés d’accès à la clientèle (cf initiatives locales).
Point sur les hébergeurs : La situation est très compliquée pour les hébergeurs avec l’annulation de toutes les réservations jusqu’à la mi-Mai, ce qui représente un manque à gagner très important et beaucoup de questions sur le remboursement d’arrhes/acomptes, report possible, bon à valoir. Gites de France a demandé de bloquer les réservations sur avril pour éviter que les touristes partent en vacances. Les hébergeurs ont de grosses inquiétudes pour le mois de Juin et l’été.

VITICULTURE
Pour les AOC, la crise sanitaire du COVID19 renforce la baisse de commercialisation enregistrée depuis 18 mois. En mars, la baisse des transactions en vrac est de - 59 %. Le marché serait saturé de l’équivalent de 1 million d'hl. Pour faire face à cela, la profession viticole (échelons national et régional) envisage de réaliser un règlement permettant d’ouvrir un contingent de distillation de crise. Ce règlement n’existe pas à ce jour, il doit entre autres définir le prix du litre de vin distillé.
Irouléguy : Activité réduite de manière très préoccupante suite à la fermeture de la RHD (chiffre d'affaire réalisé à 70% via les cavistes et restaurateurs, avril est le moment où habituellement les restaurants refont leur carte et leurs stocks de vin.). Perte de 95% de l’activité sur les 8 premiers jours de confinement. Le seul marché encore susceptible de commander à savoir la GMS a une demande plus forte des vins « entrée de gamme ». La cave, fermée depuis le 17
mars a mis en place un drive avec récupération de marchandise sur site. Un « rattachement » au drive agneau de lait des Pyrénées est à l’étude avec l’aide de la chambre d’agriculture. Les indépendants font également état de chutes spectaculaires des ventes.
Jurançon : Fermeture des magasins de vente directe de Gan et de Bellocq, mais développement de la vente en ligne sur le site internet et la prise de commande par correspondance. La Cave assure continuer d’approvisionner un grand nombre de magasins de la grande distribution. Toutes les caves particulières de Jurançon sont à l’arrêt avec quasiment aucune vente. 
Madiran : Situation identique et qui perdure depuis le début du confinement. Pour les indépendants qui commercialisent, les ventes sont toujours à l'arrêt. A force d’énergie, de temps passé à des livraisons de proximité chez des particuliers, certains arrivent à commercialiser quelques bouteilles
Les foires et salons professionnels sont tous annulés

GRANDES CULTURES
Les marchés céréaliers sont relativement bien orientés, malgré la persistance de problèmes logistiques. En France, la logistique s’améliore nettement, notamment dans le fret ferroviaire et les ports.
Les exportations s’effectuent à un rythme dynamique. A l’importation, des difficultés pour sécuriser sur le moyen terme les livraisons de protéines végétales (soja…).
La disponibilité en tourteaux de colza non OGM n’est plus garantie. La consommation des ménages est globalement ralentie, même si on observe d’importants reports sur la farine, les pâtes.
Pour faire face à la désorganisation du fret ferré et ses conséquences sur le transport des céréales, l’ensemble des acteurs concernés se sont rapidement mobilisés. Des procédures spécifiques relatives à l’accueil des chauffeurs ont été mises en place dans les entreprises de la filière, comme les mesures sanitaires, la dématérialisation des documents commerciaux. Le plus gros problème rencontré par les entreprises de la filière est l’absence de fret retour en raison de l’arrêt d’activité des carrières et du secteur du bâtiment, ce qui a pour conséquence des surcoûts de retour à vide importants.
Les chargements dans les ports français s’effectuent à un rythme très dynamique. Les gros acheteurs étatiques de céréales se sont inquiétés de l’impact de la crise sur la logistique au départ de la France ; il leur a été expliqué que la chaîne alimentaire était parmi les secteurs d’activité prioritaires et que l’on ne constatait pas de dysfonctionnement significatif dans les ports français. Les mesures restreignant l’activité économique dans le reste du monde sont susceptibles de compliquer et de renchérir les importations de matières riches en protéines nécessaires aux fabricants d’aliment du bétail.
Les cours américains de maïs ont de nouveau connu une forte baisse la semaine passée. En effet, la crise économique aux Etats-Unis s’accentue du fait de la progression de l’épidémie de coronavirus. Par ailleurs, la situation de l’éthanol reste mauvaise. La production a chuté et les stocks atteignent des niveaux records. Même si les cours du pétrole ont rebondi du fait de rumeurs d’un accord russo-saoudien sur une réduction de la production, la demande en carburant est en forte baisse du fait du ralentissement de l’activité.
La Commission Européenne revoit les importations européennes de maïs en hausse de 400 Kt à 19,4 Mt. Les exportations vers les pays tiers sont revues en hausse de 1,5 Mt à 5,7 Mt.

SOLUTIONS, ADAPTATIONS DES SERVICES

VENTE DES PRODUITS ET CIRCUITS COURTS

Mise en page d'une page spéciale "Mangez local, mangez fermier" sur lequel chacun peut trouver des informations sur "Où trouver des produits locaux et fermiers" : https://pa.chambre-agriculture.fr/gestion-de-lentreprise/covid-19-informations-et-consignes/mangez-local-mangez-fermier/

Lancement du drive géant de caissettes d’agneaux de lait IGP sur le département des Pyrénées Atlantiques www.boutique.agneaudelaitdespyrenees.com

Mise en place d’un Drive éphémère avec livraisons le mercredi sur le parking de la maison de l’agriculture à Pau et le vendredi sur le parking de la chambre d’agriculture de Saint-Palais https://jaimelagriculture64.fr/cote-fermesmarches/mangez-local-mangez-fermier/drives-fermiers-ephemeres/

Drive "Approvisionnement local des lycées : des cantines aux familles" mis en place par les lycées publics volontaires, la Région Nouvelle-Aquitaine, et l'ACENA pour soutenir et accompagner les filières agricoles de Nouvelle
Aquitaine en cette période de crise sanitaire => test dans le 64 avec le gestionnaire du Lycée de St Jean Pied de Port https://acena.ovh/index.php et envoi de mails à tous les parents d’élèves pour les inviter à acheter des produits locaux via leur plateforme (retrait Drive à St Jean Pied de Port, Biarritz, Orthez et Pau)

​​​​​​Des plateformes localisant les produits disponibles :
https://plateforme.produits-locaux-nouvelle-aquitaine.fr/
https://coursescontrelamontre.fr/
https://www.lekukoa.com/
http://www.terreetcotebasques.com/fr
http://www.alaferme64.com

EMPLOI

Face à la nécessité de fournir des produits agricoles et alimentaires, les activités agricoles ne sont pas concernées par les restrictions d’activités décidées par le gouvernement dans le cadre des mesures sanitaires liées à l’épidémie COVID 19. Un appel à solidarité a été lancé par le Ministre de l’agriculture
Des fiches pratiques sur les mesures de sécurité dans les exploitations sont disponibles sur le site de la chambre d’agriculture https://pa.chambre-agriculture.fr/gestion-de-lentreprise/covid-19-informations-et-consignes/
Un n° unique Emploi : 05 59 30 89 59 qui regroupe l’ensemble des solutions des partenaires de l’emploi

CONTINUITÉ DES SERVICES
Les salariés de la Chambre d’agriculture assurent leurs missions et conseils en télétravail. Les procédures liées aux enregistrements CFE sont au maximum dématérialisées. Vous pouvez joindre J-Claude ALBERT au 05 59 80 69 81 ou par mail jc.albert@pa.chambagri.fr 
Identification et traçabilité des animaux : Prendre contact avec le service dédié par téléphone 05 59 80 70 11 ou par mail identification@pa.chambagri.fr
PAC dossiers 2020 : Accompagnement assuré à partir du 15 avril 2020 à distance par les Conseillers de la Chambre d’agricul-ture. Prendre RDV téléphonique au 09 69 32 81 47

ERAF : ENSEMBLE POUR LA RELANCE DES AGRICULTEURS FRAGILISÉS

Les agriculteurs fragilisés ont besoin d'un accompagnement global, tant professionnel que social. La Chambre d’Agriculture et la MSA proposent ainsi la construction partagée d'un plan de relance s'appuyant sur le fonctionnement en réseau. Le numéro vert 0 800 62 00 69 permet en cette période de difficultés suite au Covid-19, aux agriculteurs de se signaler pour les difficultés de trésorerie rencontrées