Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Crise Covid-19 : point hebdo agriculture n°5

Crise Covid-19 : point hebdo agriculture n°5

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Le contexte économique concernant les productions agricoles et agroalimentaires en ce début de dé confinement reste morose et les perspectives plutôt pessimistes au niveau mondial.

Ainsi, l’IFPRI (Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires) prévoit une baisse de -5 % du PIB mondial, elle serait plus importante dans les pays développés (-6,2 %), notamment dans la zone euro (-7,5 %), que dans les pays émergents (-3,6 %).
Les exportations mondiales de marchandises devraient baisser en valeur de -21 % et de -25 %pour les exportations agro-alimentaires.
Ces baisses s'accompagnent d'une augmentation de l’extrême pauvreté dans le monde, soit +145 millions de personnes, dont 60 millions dans les villes. Une réflexion sur l’aide alimentaire d’urgence devrait s’engager dans le cadre des négociations sur la future PAC.
Au niveau national, l’OFCE (Office Français de Conjoncture Économique) estime que sur les 120 milliards d’euros de chute du PIB pendant le  confinement, 65 milliards seront financés par le déficit public et 55 milliards d’euros iront dans l’épargne privée « forcée » liée à la
non-consommation de certains biens et services. Un rebond de la consommation, dont l’ampleur reste difficile à évaluer est espéré.
La baisse du PIB est essentiellement liée à la diminution de la consommation des ménages accompagnée d’un net recul des investissements.
Malgré des disparités entre les départements, la Région Nouvelle Aquitaine fait partie des cinq régions qui ont connu une chute la moins importante de leurs activités économiques (32%), à noter une forte présence agricole et agro-alimentaire, et  des services qui ont maintenu, voire augmenté, leurs activités, notamment grâce au télétravail.
Dans les Pyrénées Atlantiques, la situation reste très contrastée, l’ensemble des productions continue à ressentir l’impact de la crise. Le dé confinement récent ne permet pas d’en voir les effets sur la production et la consommation de produits agricoles et agroalimentaires, cependant il reste à noter que la limitation des déplacements, la reprise des activités locales aura un impact sur la production locale et, les initiatives collectives mises en place (drive, réseau de producteurs…) devraient se prolonger pour répondre à une demande bien présente.
Les services de la Chambre d’agriculture ont repris pour partie leur rendez-vous individuels et présentiels sous certaines conditions exposées en deuxième partie de la note.
 

PANORAMA DES FILIÈRES

VOLAILLES
Bien que la viande de volaille soit la viande la plus attractive du rayon boucherie, en Europe, 10 pays évaluent leur sur-stock à 500 000 tonnes pour une UE qui importe 900 000 tonnes en année normale. Le Conseil des Ministres européens de l’agriculture a ouvert la possibilité de prendre en compte les coûts de stockage uniquement sur des fonds nationaux et l’ajustement des impor- tations n’est pas à l’ordre du jour. La filière a déposé une demande de financement de communication auprès de FAM. 2 notes d’évaluation de l’impact sont en cours de préparation : une première concerne les surcoûts amont et aval dus à la crise alors que la seconde fait une évaluation des pertes de rémunération de l’éleveur sur l’année.

FILIÈRE LAIT DE VACHE
Malgré une explosion des achats à poids fixe et une évolution positive des produits de grande consommation, le cours du beurre a perdu 560 €/tonne et celui de la poudre de lait écrémé 700 €/tonne depuis le début de la crise. L’UE émet des prévisions de production en légère croissance de 0,4% en 2020 vs 2019 alors que la consommation fléchit légèrement de 0,3%. Les échanges internationaux fortement impactés sont responsables de la forte déstabilisation des marchés avec une baisse de 8% des importations et de 6,3% des exportations.
Localement, la situation reste inchangée, la situation reste tendue entre la profession et le groupe Danone.
 
TRAÇABILITÉ IPG
Les notifications de départ en transhumance ont été adressées à 989 éleveurs bovins autorisés à transhumer (Bilan intermédiaire au 18/05).
Les échanges de courrier avec les éleveurs sont facilités depuis cette semaine par un retour à la normale de l'activité de la Poste
Concernant la télédéclaration des aides bovines ABA, ABL et veaux sous la mère (VSLM), 2 800 éleveurs bovins ont été destinataires d'un SMS de rappel 2 jours avant la date butoir du 15 mai.

MARAÎCHAGE ET HORTICULTURE
La réouverture des établissements à la vente en serre est un véritable bol d'air pour les entreprises.
L'objectif est de rattraper au mieux la baisse sensible de chiffre d'affaires observée sur les premières semaines de confinement, estimation de l’inter-profession en effet, les pertes sont estimées à -85 % par l’inter-profession, même si la demande de plans importante permet une reprise d’activités non négligeable.
Les maraîchers sont revenus dans la plupart des marchés qui ont été ré-ouverts. Les consommateurs sont au rendez-vous et l’arrivée des légumes de printemps booste les ventes.

CIRCUITS COURST
Un courrier a été envoyé à toutes les communes organi- sant des Marchés des Producteurs de Pays, pour recen- ser leur position sur la tenue, le report, l’annulation des MPP ou l’opportunité de MPP « alternatifs » pour 2020 (organisation d’un Drive avec distribution de Box apéro, Box Barbecue…) ; à ce jour, certaines communes ont définitivement annulé les MPP, d’autres souhaitent les reporter sur septembre et octobre. Beaucoup d’élus sont néanmoins dans l’attente des règles qui devront être appliquées.
Avec la reprise des marchés et la fin du confinement, le Drive Éphémère aurait dû prendre fin la semaine dernière. Néanmoins, 100% des producteurs ayant participé au Drive ont émis le souhait de continuer ; la Chambre d’agriculture a donc décidé de le maintenir mais avec une seule livraison par semaine, le vendredi en fin de journée. Une enquête est en cours auprès des consommateurs afin de connaître leurs souhaits sur la suite de cette initiative

FILIÈRE PORCINE
Le bilan de la période de confinement fait part d’une baisse de 25% d’activité, les porchers ont malgré tout continué leur activité, la consommation s’est maintenue pour la viande fraîche, et le déconfinement devrait amor- cer une réelle reprise. Cependant la situation a été plus critique pour les salaisonniers avec une baisse d’activité qui a pu dépasser les 30% par moment. La fermeture des marchés de la Restauration Hors Domicile et des rayons de charcuterie traditionnelle a entraîné une forte baisse de consommation, rattrapée par le e-commerce et les boutiques de proximité. En Nouvelle Aquitaine les volumes se sont maintenus mais pas les prix. La crise va mettre un grand coup de frein à l’élan de la production.

PALMIPÈDES 
Le CIFOG estime déjà les pertes de la filière palmipède gras liées au Covid entre 45 et 50 millions d’euros dont 30% seraient des pertes qui concerneraient les producteurs. Les opérateurs essaient de diminuer au maximum les reports par une baisse des mises en place mais les plannings pessimistes des conserveurs ne les y aident pas.
L’évolution de la situation de la Hongrie qui continue de subir de plein fouet l’épidémie d’influenza aviaire hautement pathogène avec déjà plus de 4 millions de canards abattus est suivie de près

FILIÈRE VIANDE BOVINE
Malgré une dynamique positive de consommation depuis le début du confinement, la consommation des produits alimentaires y compris la viande a fait face à une baisse d’achat au début du mois de mai. La viande hachée fraiche continue sa progression. Les abattages bovins sont en hausse par rapport à la semaine précédente mais en baisse par rapport à 2019. Le bilan des abattages entre les semaines 11 et 19 fait apparaître un recul des abattages de 5,2% par rapport aux semaines 9 à 11 :
-4,1% sur les jeunes bovins, -10,6 en vaches laitières,
-6, 1% en vaches à viande. Les abattages de veaux de boucherie ont chuté de 13% en poids et en volume sur l’ensemble du confinement. La filière a accumulé une semaine de retard dans les prévisions de sortie de Jeunes Bovins (12 500 animaux), la Nouvelle Aquitaine pèse pour 21% de ce retard.

VITICULTURE
Le plan sectoriel d’aide à la sortie de crise du coronavirus pour la filière vin a été présenté aux représentants de la filière vin le 11 mai dernier par les ministres de l’agriculture, de l’économie.
A ce jour, la première étape se base sur un budget de 240 millions d’euros (face à une demande de la profession de 500 millions d’€) et se répartirait en deux points :
•    L’exonération à 100 % des cotisations sociales et charges sociales patronales (pour un budget actuellement évoqué de 100 millions €)
•    L’ouverture d’une distillation de crise de 2 millions d’hectolitres de vins excédentaires à un prix moyen de 70 €/hl (soit 140 millions €)
Les modalités de mise en œuvre ne sont pas encore définies, notamment pour les exonérations de charges. La profession estime que l’enveloppe pour la distillation n’est pas suffisante puisqu’elle demandait 20 millions € pour les distilleries et 240 millions € pour la distillation. De plus la filière vin ne veut pas de 2 millions hl avec un prix moyen de 70 €/hl, mais elle réclame 3 millions hl avec des subventions de 65 €/hl pour les vins sans indication géographique (VSIG) et de 80 €/hl pour les vins d’appellation d’origine (AOP) et d’indication géographique protégée (IGP). Pour les professionnels de Nouvelle Aquitaine cette distinction est importante. Des travaux sont actuellement menés pour achever de recenser les volumes excédentaires qui pourraient recourir à la distillation.
Ces premiers éléments ne prennent pas en compte les dispositifs de stockage privé et de vendanges en vert. L’exécutif s’est engagé à relancer la demande d’un fonds de compensation européen aux surtaxes américaines.
Une prochaine réunion de travail est prévue avant la Pentecôte, un conseil spécialisé de FranceAgriMer est prévu ce 3 juin pour concrétiser les dispositifs de ce plan de crise.

GRANDES CULTURES
La pandémie fait exploser la volatilité des matières premières agricoles : entre hausse de la compétitivité du blé russe, les achats de
précaution des pays structurellement importateurs (Maghreb…), la chute de la consommation de bière, et donc d'orge, les tensions sur la trituration des tourteaux, liées au manque de débouchés du biodiesel, la consommation d'éthanol américain fortement réduite... : les conséquences sur les prix du blé, du maïs, de l'orge ou des oléagineux sont ainsi multiples.
Blé : Même si les achats de précaution semblent se tasser à l’international depuis la semaine dernière, le cumul des exportations françaises depuis le début de la campagne (sur 44 semaines) est à un record historique de 29 millions de tonnes, contre 17,6 millions de tonnes sur la campagne précédente 2018/2019 (+65 %). (Source : APCA). Cependant, les prix sont sous la pression d’une forte augmentation des stocks mondiaux pour la campagne 2020/2021, ainsi que de la bonne compétitivité des blés de la Mer Noire du fait des dévaluations des monnaies de ces pays exportateurs.
La vente de farine aux boulangeries est en forte baisse, en moyenne de -30 % par rapport aux années précédentes, tous circuits de distribution confondus. La boulangerie artisanale, qui représente le segment où les meuniers font le plus de marge, subit une baisse de chiffre d’affaires de -50 %, liée notamment à un effondrement des ventes de sandwich.
Le débouché des biocarburants est en berne, du fait de la diminution de la demande en France et en Europe.
Orge : Avec le confinement, la consommation de bière s’est effondrée. De nombreuses brasseries sont à l'arrêt, faute d'activité (stades, bars, moments festifs….). Dix millions de litres de bière (principalement artisanales) vont être détruits. Les stocks d’orge de brasserie, faute de débouchés, sont réorientés vers l’alimentation animale, moins rémunératrice.
Alors que ce marché est en difficulté, les emblavements d’orge de printemps ont augmenté de +12 % par rapport à 2019, particulière- ment dans les zones où les semis de céréales d’hiver ont été entravés par les mauvaises conditions météorologiques.
Maïs : Grâce à une bonne compétitivité dans l’incorporation pour les fabrications d’aliments du bétail (FAB), les exportations de maïs français vers l’UE se portent bien, en hausse de 110.000 tonnes d’un mois sur l’autre. Sur le marché intérieur, les utilisations indus- trielles et domestiques restent stables, mais sont en hausse de +50 000 tonnes pour les FAB.
Les prix du maïs français et européen, autour de 150-160 €/t, restent relativement soutenus par la demande pour l’alimentation animale, contrairement au maïs américain, qui subit une chute des cours particulièrement importante avec l’effondrement des débouchés de l’éthanol, causé par l’arrêt des transports pendant le confinement.
Selon le dernier rapport (13/05) de l’USDA (le département gouvernemental de l’agriculture américain), les Etats-Unis s’orientent vers un volume de production historique en 2020, ce qui pourrait peser sur les cours ces prochains mois.
Oléagineux : Avec 70 % du colza produit en Europe utilisés dans l’industrie du biodiésel, c’est une réelle crise de débouchés que subit actuellement la graine oléagineuse, dont le prix dépend également de celui de l’huile de palme
Cependant, dans les prochaines semaines, la baisse du prix du colza devrait rester contenue, car les surfaces emblavées sont en nette diminution en Europe de l’ouest, notamment en France. Par ailleurs, la trituration étant en baisse, l’offre en tourteaux en Europe se réduit, d’autant plus qu’en Argentine et au Brésil, respectivement premier exportateur de tourteaux de soja et premier exportateur de graines de soja dans le monde, des mesures de confinement ont été mises en place, provoquant des blocages dans les ports sud-américains, ce qui a fait flamber le prix des tourteaux.
Le prix du pétrole, volatil, oscille entre 25 $ et 30 $ le baril (Brent), soit la moitié des prix d’avant-crise.
La chaîne d’approvisionnement en alimentation animale tient le choc, même si des inquiétudes quant aux modalités de déconfine- ment (passages transfrontaliers) demeurent
 

SOLUTIONS, ADAPTATIONS DES SERVICES

DRIVE DE LA CHAMBRE D’AGRICULTURE

Livraison Vendredi 29 mai : commande avant Mercredi 27 mai 22H00

Produits proposés : charcuterie & salaisons de porc noir, vins, fromages, plats cuisinés, poulet entier et canard frais et en conserve, yaourts, viande de porc Kintoa, fromages et bières agricoles.
https://pa.chambre-agriculture.fr/gestion-de-lentreprise/covid-19-informations-et-consignes/mangez-local-mangez-fermier/drive-fermier-ephemere/

 

REPRISE DES ACTIVITÉS DES SERVICES DE LA CA64 

La Chambre d’agriculture a repris une partie des activités de conseil en présentiel, plusieurs guides de préconisation ont été conçus et sont appliqués pour assurer la continuité des services en période d’épidémie de coronavirus Covid 19.

Les contrôles de performance, Conseil Elevage et Bovins Croissance, ont rédigé deux procédures spécifiques à leur métier, tant pour assurer la collecte des données en élevage que pour conseiller les éleveurs. Ce mode opératoire est aussi appliqué pour le conseil Bâtiment ou Secur’PAC par exemple

Une procédure PAC détaille les préconisations pour assurer sereinement un conseil en face à face. Par extension cette procédure est utilisée lors des rendez-vous individuels sur nos sites (Point Accueil Installation, Point Accueil Transmission, Entretien PPP, CFE, Permanences…).

Par ailleurs, un plan de reprise d’activité rappelle les règles de sécurité à appliquer au quotidien dans nos locaux afin de garantir la santé de tous ; des affichettes complètent ce dispositif.
Depuis le 11 Mai, l’ensemble des organismes présents dans les maisons de l’agriculture à Pau, St Palais et Hasparren, reprennent peu à peu leurs activités. Pour autant, ces locaux ne seront pas ouverts au public, mais accueilleront uniquement les agriculteurs ayant un rendez-vous avec un agent de l’une de ces structures.
Les procédures liées aux enregistrements CFE sont au maximum dématérialisées.
Vous pouvez joindre J-Claude ALBERT au 05 59 80 69 81 ou par mail jc.albert@pa.chambagri.fr

Identification et traçabilité des animaux : Prendre contact avec le service dédié par téléphone 05 59 80 70 11 ou par mail identification@pa.chambagri.fr

PAC dossiers 2020 : Accompagnement assuré depuis le 15 avril 2020 à distance par les Conseillers de la Chambre d’agricultu- re. Les délais de dépôt pour les demandes d’aides PAC ont été prolongés jusqu’au 15 Juin. Accueil dans les permanences de la Chambre d’agriculture exclusivement sur RDV à partir du 14 Mai dans le respect des mesures barrière.
Prendre RDV téléphonique au 09 69 32 81 47

ERAF (Ensemble Pour La Relance des Agriculteurs Fragilisés) : le numéro vert 0800 62 00 69 permet en cette période de difficultés suite au Covid-19, aux agriculteurs de se signaler pour les difficultés de trésorerie rencontrées.