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Des filières de diversification émergentes et bio

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Stévia, houblon et miscanthus. Ces trois filières sont des filières de diversification à valeur ajoutée intéressante si elles sont bien suivies. Elles visent à développer des usages locaux permettant aux agriculteurs de mieux vivre de leur métier, plus en lien avec leur territoire. Elles font partie de l’agriculture de demain.

La stévia. Vous connaissez ? On retrouve ce produit au rayon sucre dans les commerces. Cette plante semi-pérenne (durée de vie a minima de 5 ans) venue du Paraguay se cultive en plein champ. Elle ressemble à de la verveine. C’est un petit buisson de 70 cm de haut dont les feuilles sont riches en stéviol qui a un pouvoir sucrant 300 fois supérieur au sucre blanc avec un taux glycémique de zéro.
Les premières plantations dans les Pyrénées- Atlantiques ont eu lieu la semaine dernière. Quatre producteurs se sont lancés dans sa production pour l’entreprise Oviatis, basée en Lot-et-Garonne, travaillant uniquement la stévia bio à destination des entreprises de l’agroali- mentaire mais aussi de la grande distribution et des magasins spécialisés.
La culture est relativement simple. Les plants des différentes variétés sélectionnés par Oviatis sont élevés en pépinière et plantés en juin en parcelle avec des terres de bonne qualité de préférence. Ensuite, l’enjeu principal porte sur la maîtrise de l’enherbement de la culture grâce à la herse étrille et la bineuse.
La première année, une récolte sera faite en septembre. Les autres années deux récoltes auront lieu en juillet et octobre. Seules les feuilles sont récoltées, les branches étant broyées. Des repousses permettront à la plante de repartir et de préparer la future récolte. Elle peut aussi être récoltée en branche. L’irrigation est un plus pour le choix de la parcelle en Lot- et-Garonne, les premières plantations dans le département permettront de vérifier ce point. Nous vous donnons rendez-vous en septembre pour une visite de parcelle avec la présentation de la culture et de l’entreprise.

Le houblon. C’est un ingrédient indispensable pour la fabrication de bière. La région n’échappe pas au phénomène. Au pays du vin, du cognac et de l’armagnac, la bière est en train de faire sa place, avec une explosion du nombre de création de brasseries artisanales : en quatre ans, leur nombre a quasiment triplé. En 2014, la région comptait seulement 50 fabricants artisanaux de bières contre 138 en 2018. Les Pyrénées-Atlantiques en comptent plus de 20 en 2019.
La demande en houblon, principalement produit en Alsace, est donc de plus en plus importante et cette culture est adaptée à notre région. L’entreprise Hopen, établie à Bordeaux, est portée par deux jeunes femmes dynamiques qui ont pour objectif d’avoir du houblon produit dans le Sud-Ouest pour les artisans brasseurs de la région. Elles proposent donc une sélection de houblons adaptés à nos terroirs, mais aussi d’accompagner les agriculteurs dans leur projet de houblonnière et de les aider à la valorisation de celui-ci en proposant un service de pelletisation (réduction de la fleur de houblon en granulé en facilitant la conservation et l’utilisation par les brasseurs) ainsi que la mise en relation avec les brasseurs pour sa valorisation.
La filière, bien que bio à l’origine, s’ouvre à la production conventionnelle. Le 16 novembre, elles viendront présenter en détail la production de houblon. Ce temps d’échange sera l’occa- sion de rencontrer des brasseurs locaux. En attendant, une visite de la houblonnière mise en place il y a 3 ans au lycée agricole de Sainte- Livrade-sur-Lot (47), organisée par Hopen-Terre de houblon et la chambre d’agriculture 47, aura lieu le 16 juillet à partir de 9 h 30.

Le miscanthus. Cette plante en C4 atteint 3,5 en une saison. Proche de l’herbe de la pampa, Miscanthus Giganteus est une plante qui se multiplie par rhizome mais n’est pas invasive. Elle se récolte en février-mars. La taille de sa base (80 cm de diamètre) et le mulch créé par ses feuilles tombées au sol permettent l’entrée de l’ensileuse pour sa récolte malgré la saison. Elle produit 15 t/ha en moyenne à partir de la quatrième année d’implantation et reste en place 20 ans. Malgré une implantation un peu onéreuse (3 500 €/ha), sa pérennité permet de largement amortir ce coût initial.
Le miscanthus a de multiple usage, dans un premier lieu en litière animal en remplacement de la paille. Il est 2 fois plus absorbant que celle-ci et sèche plus vite car la tige est com- posée d’une partie spongieuse absorbante et d’une partie extérieure plus rigide favorisant la circulation de l’air. Il est plus économique que la paille et peut se stocker sous hangar en vrac avec une reprise au godet. Il convient tant en aviculture que pour les ruminants ou porcins. Il peut aussi être valorisé en paillage maraîcher ou horticole auprès des particuliers et des collectivités ou encore en combustible pour des réseaux de chaleurs.
La chambre d’agriculture, appuyée par Nova- biom et les communes forestières, peut vous aider à la réflexion sur un projet demise en place de miscanthus sur vos parcelles. Cette culture ne demandant ni fertilisant, ni engrais convient aussi bien en bio qu’en conventionnel. À l’au- tomne, une visite de parcelle sera organisée.
 

Contact : Ludivine Mignot, conseillère bio chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques