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La conduite des grandes cultures en bio

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Pour ce premier Tour de plaine de l’année, le groupe Réseau bio 64 s’est rendu sur 3 exploitations pour échanger sur la conduite et les pratiques bio en grandes cultures.

C'’est sur l’exploitation de Michel Vive-Lespérance, fort de 22 ans de certification et de pratiques bio que c’est tenu le premier “Tour de plaine” de l’année de Bio Réseau 64 le 23 juin. Ce pionnier n’a pas de rotation type mais s’adapte selon le (les) précédent(s), le marché, la météo. Passionné de technique et soucieux d’avoir des champs et des récoltes propres, Michel Vive-Lespérance s’est équipé, au fil des années, de plusieurs outils de gestion de l’enherbement, point majeur en bio. Grâce à sa longue expérience, il maîtrise très bien ses itinéraires techniques.

Engrais verts
Avant les cultures de maïs ou soja, il met des engrais verts en place. Par exemple avant le maïs, le 19 octobre, il a fait un déchaumage suivi d’un semis de féveroles à la volée. Sur une autre parcelle, il a fait un labour superficiel le 25 octobre, suivi d’un passage de vibro le 11 novembre et d’un semis de triticale pois fourrager le 13 novembre. Pour le maïs, il a roulé la féverole le 5 avril et fait un apport de 10 tonnes de fumier en mélange avec 5 tonnes de fientes avec passage de disque. Il a passé une rotative le 11 avril, et fait un labour le 13. Le 27 avril, il a passé une rotative land paker. Puis un vibro les 9 et 10 mai. Il a semé le maïs le même jour. L’itinéraire de préparation a été plus léger sur soja avec un passage de disque le 8 avril, un labour le 30 avril, un passage de rotative land paker le 2 mai, 2 passages de vibro le 10 mai pour un semis, le même jour, du soja.
La conduite du désherbage a été quasi identique pour les deux cultures. Avec un passage de herse étrille à l’aveugle avant la levée des graines le 12 mai, un passage de houe rotative le 20 mai sur soja, un binage le 26 mai sur les 2, un binage le 31 mai sur soja, un binage sur maïs le 1er juin suivi d’un apport d’engrais de 350 kg/ha. Le soja a été biné le 4 juin. Le 9 juin, il a butté le maïs en le binant alors qu’il a fait un passage d’étrille sur le soja suivi d’un binage le 14 juin. Ses deux cultures n’ont aucun signe de ravageur ou de maladie pour l’instant et elles sont propres. Les bineuses utilisées sont tantôt frontale, tantôt arrière. Il fait des passages manuels pour enlever les daturas qu’il sort du champ. Il apporte du Constance sur soja pour lutter contre le schlérotinia quand des cultures sensibles se succèdent. Il l’inocule systématiquement mais en sous dosage. Des nodosités étaient présentes sur les racines de soja.

Haricot maïs
Le groupe s’est ensuite rendu sur une parcelle de haricot maïs conduite par Pierre David et Julia Duparc de l’EARL Milarepa. Ce haricot maïs est ramassé mécaniquement et n’est pas produit dans le cadre du haricot maïs du Béarn. L’exploitation porte 35 ha de grandes cultures dont 50 % de légumineuses avec 4 ha de haricot maïs, 4 ha de haricot coco blanc, 8 ha de soja sans rotation type comme Michel. Les cultures de haricot sont sous contrat. Ayant des surfaces réduites pour 2 ETP, ils recherchent des cultures à forte valeur ajoutée.
Le haricot maïs est semé sur 2 rangs à 40 cm d’écartement et 2,20 m entre 2 x 2 rangs afin de permettre le passage maximum de la lumière. Le maïs et les haricots sont semés en 2 temps sur des rangs distants de 10 cm. David et Julia font systématiquement des engrais verts avant les légumineuses et ont estimé, avec la méthode MERCI, la restitution disponible pour la culture de haricot maïs à 180 unités d’azote et à 100 unités pour le haricot coco blanc. Durant la visite, l’itinéraire a été largement détaillé.
Pour finir, le groupe est allé sur une parcelle de tournesol chez Éric Lafontan qui a une conduite de culture favorisant les techniques culturales simplifiées. Il a fait un essai de fertilisation en gardant un témoin sans azote. Il a mis 200 kg de 10.1.1, puis a localisé l’engrais sous la ligne de semis avec un Magendie 7 rangs là où il a travaillé le sol. Son objectif est que les éléments fertilisants issus de la matière organique localisée soient disponibles au stade clés de la floraison du tournesol.
Pour fertiliser et semer au-dessus de la ligne de fertilisation, il travaille avec un système RTK Fendt qu’il peut utiliser sur 2 tracteurs de 20 ans qu’il a fait adapter. Il déplace l’antenne et le cadran d’un tracteur à l’autre selon les usages. L’adaptation des tracteurs et le système de géolocalisation lui ont coûté 17 000 €. Le système RTK lui permet de faire des économies notables de carburant en limitant la largeur des zones de recroisement. De plus, ce système apporte un réel atout en matière de binage, en limitant la fatigue dans les épaules et le cou lors des binages, qui nécessite de se retourner régulièrement. À Garlède, il trouve immédiatement le signal d’émission, le GPS se déconnecte très rarement.

Rendez-vous fin juillet
Les échanges sur cette journée ont été vraiment fournis et riches d’enseignements grâce aux diverses expériences des producteurs ayant participé et les ayant partagées. Tous les agriculteurs sont invités à participer à ces rencontres en adhérant à Bio Réseau 64 (10 €). La prochaine rencontre aura lieu près de Pau fin juillet.

Contact : Ludivine Mignot, conseillère bio chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques