Vous êtes ici : Accueil > Actualités > La santé des veaux se joue dès la naissance

La santé des veaux se joue dès la naissance

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

La naissance est l’étape déterminante de la vie du veau, d’autant plus qu’il naît stérile et vulnérable.

 

Les problèmes sanitaires des veaux laitiers sont une réalité avec des impacts économiques importants mais aussi des contraintes de travail augmentées par les soins supplémentaires et une démotivation des soigneurs. Au-delà de la perte nette d’un animal par des taux de mortalité élevés, les taux de morbidité associés altèrent les performances des génisses laitières par des retards de croissance difficilement rattrapables et des baisses de performance à l’âge adulte impactant la carrière de l’animal. Pour rappel, les 3 plus grands types de pathologie chez le veau sont : les diarrhées, les maladies respiratoires et les affections du nombril.
La naissance est l’étape déterminante de la vie du veau. Le fœtus devient un veau viable par des changements brutaux : déclenchement de la respiration, régulation de la température, adaptations au milieu extérieur. D’autant plus qu’un veau naît stérile et vulnérable, il faut tout mettre en œuvre pour bien conditionner sa survie immédiate et ultérieure. Et cela commence par la gestion des vaches taries. Le veau obtiendra une plus ou moins bonne vigueur  lors de sa gestation. Il est donc primordial que la vache tarie soit bien nourrie, minéralisée, déparasitée voire vaccinée. 

Dans un box de vêlage
Ensuite les conditions de vêlage doivent être irréprochables. Placer la vache prête à mettre bas dans un box de vêlage spécifique, qui n’est ni une infirmerie ni un box d’isolement ! Ce box de vêlage doit être supérieur à 15m2 avec point d’abreuvement et d’alimentation. Il doit être nettoyé, désinfecté avec une litière propre et sèche avant chaque vêlage. Deux raisons à cela : limiter les agents infectieux à l’origine de diarrhées et d’omphalite pour le veau et en prévention des métrites et mammites pour la vache.
Le moment du vêlage nécessite une surveillance maximale pour une intervention minimale. Si une intervention est décidée cela doit se faire avec des mesures hygiéniques strictes : matériel d’aide au vêlage propre et désinfecté, tenue spécifique (gants, blouse à usage unique) bottes propres, vulve nettoyée et désinfectée…

Réagir face à un veau faible
Au bout d’une minute après vêlage, le veau doit prendre une position sternale et lever sa tête.  Si ce n’est pas le cas il faut :

  • Faire respirer l’animal en évacuant les liquides fœtaux encombrant les voies respiratoires  (aspiration, pendre le veau par les pattes arrières, massage cardiaque si nécessaire).
  • Lutter contre l’hypothermie : sécher l’animal, l’isoler du sol par un lit de paille, voire le réchauffer avec une lampe infrarouge ou une couverture.
  • Dans tous les cas, il faut désinfecter le nombril. Après avoir vidé le sang par une action de pince de haut en bas, tremper le nombril dans une solution désinfectante iodée, plusieurs jours de suite jusqu’à ce que le nombril soit sec.

Témoignage
À l’EARL de Bagaure (64) David et Pierre Estrabou ont misé sur les bonnes pratiques de l’élevage des veaux et leur stratégie est payante en résultats : courbe de croissance assurée pour leurs génisses de renouvellement, baisse de la mortalité et gain de 2 mois d’âge au vêlage !
En consultant leurs différents intervenants d’élevage, les associés de l’Earl de Bagaure ont revu et amélioré leurs pratiques autour du vêlage :

  • Mise en place d’une minéralisation spécifique au tarissement,
  • Vêlage dans un box consacré au vêlage nettoyé et paillé entre chaque vêlage. Surveillance des vêlages avec un système « d’araignées ». Peu d’interventionnisme au vêlage.
  • Prise de colostrum rapide 4 l à la sonde dans les 4 heures de vie.
  • Constitution d’une banque de colostrum avec pesée qualitative au réfractomètre
  • Logement individuel les 3 premières semaines puis mise en lot homogène
  • Vaccination des mères au Corona Rotavec
  • traitement anticoccidien et vermifuge au sevrage.

Leur prochaine étape en réflexion se porte sur la possibilité de créer un lot de préparation au vêlage spécifique sur les 3 dernières semaines avant vêlage.

Contacts : Aurélien Legay, Chargé de mission bovins-lait Landes et Pyrénées-Atlantiques