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Pour une agriculture engagée dans la transition énergétique

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Bernard LAYRE, Président de la Chambre d’Agriculture et Jean-Jacques LASSERRE, Président du Conseil départemental ont signé une nouvelle convention de partenariat 2020 résolument tournée vers les enjeux de la transition agricole. Le Département participe à hauteur de 155 752 euros sur des actions ciblées et développées par la Chambre d’Agriculture.

 

Promouvoir l’agro écologie avec Agro Réseau

Agro Réseau 64 est un réseau de suivi et d'expérimentation de l’agronomie et de l’agro écologie pour accompagner les agriculteurs dans une réflexion de changement des pratiques culturales durables au travers des sujets suivants (fertilité du sol, couverts végétaux, rotation/diversification des assolements, réduction du travail du sol, gestion des intrants et des prairies, autonomie alimentaire, agroforesterie).

Il se traduit par la sensibilisation et la mise en place de formations pour les agriculteurs aux pratiques agronomiques et agro écologiques durables.

Il est également composé de fermes pilotes qui mettent en place des techniques culturales innovantes (semis directs, strip-till, rotations, couverts végétaux...) et de parcelles expérimentales (comparaison des techniques de travail du sol simplifiées, rotations et couverts végétaux). Le soutien à ces pratiques agro écologiques est une des priorités de la politique agricole du Département. Elle s’inscrit dans une politique plus vaste de soutien à l’agri-environnement au travers de subventions apportées aux actions d’animations en sa faveur, au développement de pratiques respectueuses de l’environnement, aux études d’énergies renouvelables, de gestions des effluents et aux mesures favorables au maintien du bon état des cours d’eau. 

Alimentation de Qualité et Circuits Courts

  • Manger Bio&Local, Labels et Terroir avec Blond’aqui
    Labellisé il y a un mois Projet Alimentaire Territorial par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, le dispositif départemental Manger Bio&Local, Labels et Terroir qui a pour but le développement de circuits courts de qualité dans la restauration collective poursuit son ancrage territorial.
    Troisième race de bovins viande au plan national la Blonde d’Aquitaine, dont le berceau historique se trouve dans le Sud-Ouest, n’est pas encore suffisamment identifiée par le consommateur comme un produit phare de notre terroir pyrénéen.
    La qualité de la viande Blonde d’Aquitaine est reconnue par les professionnels de la filière, mais le consommateur ignore encore qu’une large majorité des élevages locaux sont basés sur un système herbager et que plus du tiers des vaches transhument six mois de l’année dans les estives de montagne.
    Aussi l’association Blonde Berceau de Race s’investit dans la promotion de la Race Blonde d’Aquitaine issue du Berceau de Race historique et a lancé la marque d’éleveurs Blond’aqui. La Fête de la Blonde à Sauveterre-de-Béarn est devenue un temps fort estival incontournable pour le grand public, tout comme la montée des animaux en estive. La Chambre d’Agriculture collabore avec la Communauté de communes du Béarn des Gaves et l’Organisme de Sélection Blond d’Aquitaine pour monter une « maison de la Blonde », véritable outil de promotion de cette viande locale.
    L’opération pilote menée avec le Conseil départemental a pour objectif d’ouvrir de nouveaux débouchés en Restauration Hors Domicile (RHD), collective ou privée, aux éleveurs de bovins viande sous marque Blond’aqui, engagés dans la démarche de certification Haute Valeur Environnementale - HVE (diminution de moitié de l’emploi de produits phytosanitaires, amélioration de l’autonomie alimentaire). Les éleveurs engagés dans une mesure agro-environnementale climatique seront accompagnés dans leur démarche de certification HVE et sensibilisés à la finition locale des animaux pour proposer aux consommateurs une viande bas intrant nécessitant un minimum de transport. 
  • Soutenir les expérimentations territoriales : l’exemple de la ceinture verte de production maraîchère sur l’agglomération paloise
    Il s’agit d’un projet de structuration de la production maraîchère en lien avec le Projet Alimentaire Territorial ou la relocalisation d’une agriculture de proximité diminuant l’empreinte carbone des productions et favorisant l’économie locale en circuits courts. L’objectif est de conforter des ceintures vertes autour des agglomérations et villes.
    Pour y parvenir, la Chambre d’Agriculture aura pour mission l’animation d’un groupe composé de nombreuses parties prenantes (pôle métropolitain béarnais, Communauté d’agglomération Pau-Béarn-Pyrénées, syndicats des maraîchers, Civam Béarn, SAFER, etc.). 

Accompagner les transitions agricoles : zoom sur le projet TERA 64 inscrit dans Pyrénées, Territoires d’Innovation 

Les Pyrénées-Atlantiques sont un territoire agricole et agro-alimentaire de premier plan dont le développement économique s’est construit autour de filières structurantes, pourvoyeuses d’emplois, portées par des acteurs locaux d’envergure nationale.

Face au défi de la transition énergétique, l’agriculture départementale est en mesure d’apporter des solutions : que ce soit en adaptant ses modèles de production, en modifiant ses circuits logistiques pour relocaliser la production au plus près de la consommation, ou en produisant une énergie renouvelable.

La Chambre d’Agriculture détecte et soutient les initiatives des agriculteurs visant à accroître la maîtrise des coûts énergétiques des exploitations. Pour cela, des solutions innovantes doivent être conçues et testées pour faire la preuve de leur efficacité et préparer ainsi l’agriculture de demain.

Dans cette perspective la Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Atlantiques et l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) ont signé en 2019 une convention cadre pour accélérer la coopération entre une recherche de haut niveau et les besoins nouveaux de la profession agricole.

Cette initiative de la Chambre d’Agriculture a coïncidé avec le lancement de la candidature du Conseil départemental à la démarche nationale Territoires d’Innovation.

La Chambre d’Agriculture a bâti un projet original TERA 64 décliné en trois volets : le photovoltaïque flottant, le photovoltaïque sur toiture et l’agri-photovoltaïsme.

TERA 64 regroupera au sein d’un consortium la Chambre d’Agriculture, le GIE Gaves Adour, l’UPPA, ENEDIS, EDF, TOTAL quadran, le SDEPA 64 et la SEM ENR, la Caisse des Dépôts. L’objectif général est d’utiliser les opportunités offertes par la production photovoltaïque pour créer des revenus complémentaires permettant aux agriculteurs de conforter leurs projets agricoles.

Le volet consacré au photovoltaïque flottant a très vite révélé un potentiel de développement important. En effet, l’organisation collective de l’irrigation dans les Pyrénées-Atlantiques fédère au sein du GIE Gaves Adour plus de 1 300 irrigants dont les associations syndicales locales sont propriétaires des plans d’eau. Or le foncier pour construire des centrales photovoltaïques au sol est rare et il n’est pas stratégiquement fondé de détourner du foncier à vocation de production agricole pour y remédier.

Dans ce contexte, le modèle unique d’organisation collective de l’irrigation dans les Pyrénées-Atlantiques offre une alternative immédiate grâce à la mise à disposition des plans d’eau des retenues d’irrigation pour la production d’énergie photovoltaïque. Pour cela il faut innover en concevant des plateformes photovoltaïques flottantes capables d’absorber les variations de niveau des lacs. Les chercheurs de l’UPPA ont collaboré avec le tissu de Petites et Moyennes Entreprises (PME) locales pour concevoir un dispositif novateur et concurrentiel qui fait l’objet d’un dépôt de brevet.

La responsabilité sociale et environnementale est également au cœur de ce projet. Des études environnementales sont actuellement menées sur trois sites (Boueilh-Boueilho-Lasque, Arzacq et Doazon) afin d’identifier toutes les précautions à prendre pour limiter l’impact de ces plateformes. Mieux ces nouvelles installations incluront des dispositifs permettant d’améliorer la qualité de l’eau des lacs via l’aération et le brassage.

La société de projets, en préparation, étendra ses activités de production d’énergie verte autour du solaire en toiture.

Il est aussi prévu de tester un système de pilotage numérique de l’irrigation couplé à des procédés de stockage de l’énergie pour à terme auto-consommer l’électricité nécessaire aux stations de pompage. Un protocole de suivi sur trois ans sera mis en œuvre par le laboratoire de biologie et d’écologie de l’Université, il associera l’ADEME et des associations parties prenantes de la protection de l’environnement.

Grâce au soutien de la Banque des Territoires une première tranche d’investissement de 12 millions d’euros permettra de produire neuf MegaWatts d’énergie renouvelable en 2022.

Le volet photovoltaïque sur toiture s’appuie sur la démarche territoriale portée par les éleveurs de bovins viande des coteaux du Béarn et des Barthes, engagés dans une opération pilote de transition agricole au sein d’un Projet Agro Environnemental Climatique.

367 éleveurs ont contractualisé avec l’Etat et la Région une Mesure Agro Environnementale climatique mobilisant la totalité de leur surface agricole, avec pour objectif une baisse de moitié de l’utilisation des produits phytosanitaires et une progression de l’autonomie alimentaire des élevages. Pour aller plus loin, la Chambre d’Agriculture a enquêté ces éleveurs et détecté plus de 120 projets photovoltaïques sur toiture qui n’avaient pu aboutir jusqu’à présent. La Chambre d’Agriculture s’est rapprochée du SDEPA 64 qui va lancer une étude territoriale en lien avec ENEDIS pour optimiser les coûts de raccordement.