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Suivi des populations de campagnols

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Le suivi des populations de campagnols, initié en 2017 par la FDGDON64 et la Chambre départementale d'Agriculture, s'inscrit dans le cadre du Projet Régional Campagnols (programme Ecophyto, financé par l'Agence de l'Eau Adour-Garonne et porté par la Chambre Régionale d'Agriculture Nouvelle Aquitaine).

Ce projet a pour ambition d'évaluer, au niveau départemental, la présence des campagnols (et quelles espèces) et si celle-ci affecte les cultures. Par une meilleure connaissance de tous, il permettra d'anticiper d'éventuelles pullulations, puisqu'alors, il sera trop tard pour une intervention efficace.

Les 1ers retours avaient mis en évidence une présence régulière des petits campagnols (type campagnol des champs) un peu partout dans le département, sur toutes cultures (prairies,vergers, maraîchage, grandes cultures, ...) ; le campagnol terrestre semblait lui être principalement présent en vallée d'Ossau.

Quels dégâts ? Quels ravageurs ?

Plusieurs petits mammifères vivent dans les champs : taupes, mulots, campagnols ... avec effets plus ou moins visibles et gênants de leur présence. Le problème se pose en cas de pullulation, où la perte de fond, bien que parfois difficile à évaluer, est avérée et potentiellement conséquente :

  • en élevages : besoin de régénération voire réfection de prairies, achat de fourrages, défaut de conservation (butyriques des stocks humides) ...
  • en arboriculture / viticulture : mortalité des pieds (racines et/ou collets rongés), ...
  • en grandes cultures et cultures porte graines : pertes de rendement, ....

Ces animaux n'ont cependant pas la même biologie ; leur prolifération éventuelle n'aura donc pas les mêmes conséquences, à terme, sur les cultures concernées.

La taupe

De tempérament plutôt solitaire, la taupe se nourrit majoritairement de vers de terre, mais également de larves de hannetons, de limaces et de chenilles : ce régime alimentaire en fait, potentiellement, un allié pour gérer des ravageurs...
Les explosions de population sont rares, mais les dégâts peuvent être importants.
Les taupes n'ont qu'une portée par an (très rarement 2) de 2 à 4 petits et une maturité sexuelle à 11 mois (gestation 28 jours), et quelques prédateurs connus : rapaces nocturnes, buses, renard, blaireau ... Le niveau de prédation est cependant faible (concernant plutôt les jeunes en recherche de territoire), et peut s'avérer insuffisant, particulièrement en milieux ouverts ou complètement fermés, comme les vergers sous filets, et nécessiter alors une régulation suivie, par exemple par piégeage.

NB : la taupe n'est pas hémophile ! Le dépôt dans leurs galeries d'objets coupants (tessons de bouteilles, ronces...) est inefficace. L'usage d'appâts empoisonnés aux anticoagulants est un détournement inutile (inappétence du grain pour la taupe), en plus d'être interdit hors bâtiment.

Les mulots et campagnols

Contrairement à la taupe, ces rongeurs sont des animaux grégaires. Leur régime alimentaire se compose principalement de végétaux, herbacés ou ligneux ; les parties consommées peuvent être aériennes (tiges et graines, que ces dernières soient sur pied, stockées ou en terre) ou souterraines (racines, bulbes ...).
Ils sont aussi, encore à la différence de la taupe, très (voire très très) prolifiques : maturité sexuelle dès 1 mois (selon les espèces), gestation de 21 à 24 jours, et de 3 à 9 portées annuelles, là aussi selon les espèces ... ce qui explique de possibles pullulations, phénomènes constatés de façon cyclique.
Les traces laissées dans les cultures sont assez similaires : galeries souterraines très ramifiées avec coulées dans l'herbe ; les campagnols provençal et terrestre construisent en plus des tumuli de terre comme ceux des taupes.

On peut les regrouper en 2 catégories :

  • Les mulots et petits campagnols
    Ce sont des animaux dont la taille est généralement comprise entre 7 et 13 cms (sans la queue). Les dégâts sur cultures sont le plus souvent attribués au seul campagnol des champs, bien que plusieurs  petits  rongeurs  potentiellement  impactants  cohabitent  :  campagnols  roussâtre, provençal, souterrain, agreste, et mulot sylvestre.
  • Le campagnol terrestre (ou rat taupier)
    Ce grand campagnol mesure de 12 à 22 cms (sans la queue). Ses traces sur cultures peuvent être spectaculaires et sont souvent confondues avec les indices laissés par la taupe. A la différence de celle-ci cependant, il creuse ses galeries avec les dents (cf. présence de terre fine, et non de boudins de terre sur les tumuli).

A noter que taupe et campagnol terrestre ne cohabitent pas. En situation de faible population, la taupe chasse le campagnol de son territoire ; à l'inverse, quand les populations de campagnols augmentent, ils chassent la taupe de son territoire.
 

Les pullulations de ces 3 catégories de petits mammifères, outre les dégâts occasionnés aux cultures, sont un  risque sanitaire : maladie du poumon du fermier (due à la présence de terre ou poussière dans les foins), mais aussi, pour les campagnols en particulier, échinococcose alvéolaire et leptospirose.

Contacts

Marie-Claude Mareaux

Conseillère Herbe & fourrages

Tél : 05 59 80 69 92 / 06 24 42 59 54

Sylvie Désiré

Animatrice FDGDON 64

Tél : 05 59 90 18 52

Participez à l'enquête campagnol

L’objectif est d’établir un état des lieux des dégâts occasionnés par les campagnols et mulots sur tous types de cultures, et d’identifier les espèces jugées problématiques. A terme, ces informations permettront de cibler les zones les plus touchées, avec, si une demande est formulée par les professionnels, la mise en place d’une gestion adaptée.

Le temps de remplissage du questionnaire en ligne est estimé à moins de 5 minutes.

Pour en savoir plus

Téléchargez l'article complet : Campagnols : êtes-vous concernés ?

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