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Bovins viande : la gestion des surfaces fourragères

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Des journées techniques en février pour évoquer les voies à prendre afin de mieux contrôler son coût alimentaire.

Il semble plus que jamais indispensable d’identifier les leviers de revenu dans les exploitations bovins viande. L’analyse annuelle des marges brutes calculées chez les adhérents Bovins Croissance, a mis en évidence un impact déterminant de l’efficience alimentaire dans l’acquisition d’une bonne marge brute en bovins viande; d’autant plus dans cette conjoncture. C’est le premier facteur qui explique notre écart-type entre les marges, c’est-à-dire l’écart entre les marges les plus élevées et les plus faibles : on parle d’un rapport de 1 à 10.
L’efficience alimentaire représente la capacité d’un système à produire le plus de résultats possible — mesuré par la production de viande (PBVV2) — avec le moins de ressources possible, approchée notamment par les quantités de concentrés. On la résume ainsi par la quantité de concentrés consommée pour produire 100 kg de viande vive. Elle s’apparente à l’indice de consommation calculé en systèmes volailles palmipèdes.

La charge du coût alimentaire
Face aux aléas climatiques de plus en plus prégnants, qui peuvent mettre en péril les pertes fourragères et les rendements en cultures, il paraît obligatoire de mieux connaître et maîtriser son coût alimentaire. Les trois journées techniques de Bovins Croissance 640, qui se dérouleront en février, ont l’ambition d’amener aux éleveurs des éclairages sur le premier poste de charges opérationnelles des ateliers bovins viande: le coût alimentaire. De nombreux repères ont pu être produits, grâce au réseau de fermes de référence de la Chambre d’agriculture.
Le poste coût alimentaire se compose de deux éléments, car il regroupe l’ensemble des achats de concentrés et fourrages, et les intrants liés aux surfaces utilisées par les bovins (fourrages et cultures autoconsommées). En 2022, les achats d’aliments représentaient 15 % du coût de production global d’un atelier bovins viande et les appros aux surfaces bovins viande 16 %.
Autrement dit, ce coût alimentaire représente le premier poste de charges avec les charges de mécanisation ; soit aujourd’hui en moyenne le tiers du coût de production d’un élevage bovins viande. Il pèse pour près d’un gros quart des charges totales des élevages locaux.
Le coût des aliments achetés a fortement progressé depuis 2005 pour arriver à ce record historique début 2023 : + 53 %. Cela s’explique en partie par la hausse des cours des céréales et de l’énergie mais aussi en parallèle d’une augmentation de la consommation de concentrés dans notre réseau. Les grands écarts qui existent par rapport à d’autres bassins, mais aussi entre éleveurs du bassin de l’Adour partageant le même contexte, montrent qu’il y a des marges de progrès importantes : le coût alimentaire moyen dépasse désormais les 500 €/UGB, avec une amplitude qui va de 400 à près de 650 €/UGB !

Trois exploitations, trois exemples
À l’occasion de ces journées, il sera évoqué les voies à prendre afin de mieux contrôler son coût alimentaire. Des pratiques culturales (prairies temporaires, dérobés fourrages) aux pratiques de troupeau (engraissement bi-phase, fibres à l’engraissement, vêlages groupés…) de nombreuses pistes sont à étudier dans vos systèmes.
Les trois fermes des journées techniques illustrent parfaitement ces adaptations vers lesquelles il faut tendre. En premier lieu, l’EARL Lacabette (6 février) a mis en place des prairies longue durée avec un fort taux de légumineuses dont des trèfles. Ces surfaces sont exploitées 3 à 5 fois par an en les pâturant ou en les récoltant. Les fourrages ainsi produits sont intégrés dans les rations d’engraissement des femelles en finition afin d’accroître son autonomie en azote.
Michel Beheregaray (8 février) travaille, pour sa part, avec des enrubannés précoces de prairies permanentes ou de dérobés afin d’optimiser la qualité de ses fourrages. Ce dernier a également mis en place des luzernières qu’il exploite en enrubanné pour nourrir les vaches suitées afin d’assurer une lactation à bas coût. L’organisation en vêlage groupé lui permet de mettre l’accent sur une alimentation à base de ces fourrages de bonne qualité sur une courte période de l’année: celle de la reproduction.
Pour finir, l’EARL Dufau à Amou (13 février) a mis en place de nombreux méteils fourragers enrichis en légumineuses qui lui permettent d’engraisser ses vaches à moindre coût. Il travaille sur la composition de ses prairies temporaires en incorporant notamment des trèfles, améliorant ainsi leur résilience face aux aléas climatiques et les valeurs protéiques de ses fourrages.

Contacts : Marie-Claude Mareaux au 06 24 42 59 54 ou Thomas Gareni au 06 02 16 86 78.