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Et si je m’associais ?

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Trouver un associé pour gérer l’exploitation confère de nombreux avantages. Mais il faut bien préparer son projet

Dans les Pyrénées-Atlantiques, le nombre de GAEC augmente d’année en année et représente, en 2022, 40 % des installations aidées. Exploiter une entreprise agricole dans le cadre d’une association présente en effet plusieurs intérêts : une association peut permettre de mettre en commun les compétences pour développer son exploitation, de partager les responsabilités en prenant les décisions à plusieurs, de se soutenir mutuellement dans les moments plus difficiles mais aussi de se dégager du temps libre.
Si la majorité des GAEC concerne des associés d’une même famille, il n’est plus rare, aujourd’hui, de rencontrer des agriculteurs qui envisagent de s’associer avec une personne avec laquelle ils n’ont pas le lien de parenté. D’ailleurs, 17 % des installations en société en 2022 concernent des non issus du cadre familial.

Trouver la bonne personne
Trouver un associé n’étant pas une entreprise aisée, la chambre d’agriculture accompagne chaque année, via le répertoire départ installation (RDI), des agriculteurs en recherche d’associé. Le RDI a pour objectif de mettre en relation les agriculteurs qui envisagent de transmettre ou s’associer, avec des porteurs de projet qui recherchent une exploitation pour pouvoir s’installer en agriculture. À ce jour, le RDI 64 compte 31 offres, dont 14 en vue d’un projet d’association, et 148 porteurs de projet en recherche d’une ferme pour s’installer. Remplacement d’un associé, souhait de diversifier la ferme, recherche de temps libre, partage de la charge mentale… Les raisons qui poussent à vouloir s’associer sont diverses et variées, mais dans tous les cas, le constat est le même : il faut trouver la bonne personne.
Dans le prolongement du RDI, dans l’objectif de se donner toutes les chances de réussite de l’association, la chambre d’agriculture propose des stages parrainages qui permettent à l’exploitant et à l’éventuel futur repreneur ou associé de travailler ensemble (les modalités du stage parrainage évoluent, vous trouverez toutes les informations dans un prochain article). En 2022, 17 parrainages ont ainsi été engagés sur l’ensemble des Pyrénées-Atlantiques.

Témoignage
Pour illustrer cette tendance, rencontre avec Jean-Baptiste Cazette, éleveur à Aramits, en recherche d’associé via le répertoire départ installation.

Quelques mots pour vous présenter et présenter votre ferme ?
Jean-Baptiste Cazette -  Je me suis installé en 2011 sur une ferme familiale, dont l’activité s’était arrêtée dans les années 1990, en créant un atelier ovin lait ainsi qu’un atelier bovin viande. Aujourd’hui, j’élève 240 Bascos-béarnaises qui transhument et 10 vaches mères de races Aubrac et Béarnaise. Je vends le lait, et une partie de la viande est commercialisée en vente directe.

Vous êtes inscrit au RDI en recherche d’un associé. Quels sont les objectifs de cette démarche ?
J.-B. C. -  Le premier objectif est le partage. Je ne cherche pas simplement de la main-d’œuvre. Je souhaite pouvoir partager la prise de décision, les tracas quotidiens mais aussi les bonnes idées. Il est très important pour moi de savoir que j’ai une personne sur laquelle je peux compter, et avec laquelle je peux partager tout mon quotidien professionnel.
Le deuxième objectif de l’association est la recherche d’un peu plus de temps libre. J’ai 36 ans, j’aime mon métier, j’ai des projets, mais j’ai aussi envie d’avoir une vie à côté de l’exploitation. Idéalement, j’aimerais pouvoir me libérer certains week-ends. En étant éleveur laitier, je sais que même en étant deux sur la ferme, il n’y aura pas de temps libre du mois de novembre au mois de mars, mais le reste de l’année, je me dis que ça pourrait être bien d’avoir un week-end sur deux de libre, et pourquoi pas deux semaines de congé l’été.

Quel est le profil que vous recherchez ?
J.-B. C. - Je recherche un ou une associé motivé, sérieux et force de proposition. Aujourd’hui, je ne me sens pas prêt à former quelqu’un de A à Z, donc dans la mesure du possible, je souhaiterais que la personne ait une expérience avec les ovins et les bovins. Pour ce qui est des projets, je suis prêt à faire évoluer la ferme si le futur associé a des projets de développement. Nous construirons l’avenir de la ferme ensemble. Dans tous les cas, j’espère que mon ou ma futur associé sera aussi passionné que moi par notre métier.

Avez-vous des craintes, des peurs, vis-à-vis de ce projet d’association ?
J.-B. C. -  C’est assez paradoxal. D’un côté oui j’ai des craintes. Ouvrir les portes de son exploitation familiale à une personne qu’on ne connaît que depuis quelques mois ou quelques années fait forcément un peu peur. Nous allons poser les bases, au niveau juridique, au niveau relationnel… Mais on ne sait jamais avec certitudes où on va, comment les choses vont se passer sur le moyen ou le long terme, notamment au niveau de l’entente… Donc oui ça me fait un peu peur.
Mais d’un autre côté, je sais qu’il existe des outils, un accompagnement. Je ne vais pas m’associer du jour au lendemain. Il me semble indispensable de commencer par un stage parrainage afin d’apprendre à se connaître. Je suis vraiment rassuré de savoir que le stage parrainage nous permettra, avant de s’associer, de travailler ensemble tous les jours pendant 1 an. Je pense que ce temps est nécessaire pour bien se connaître.

Concrètement, comment envisagez-vous une association, notamment au niveau juridique ? Avez-vous fixé des échéances, une date à laquelle vous voulez être associé ?
J.-B. C. -  Au niveau juridique, je pense que l’installation est rapidement envisageable puisque ça serait un rachat de parts sociales. Cependant, il me semble qu’il est très important de travailler ensemble et d’apprendre à se connaître. Je suis conscient que je me lance dans une aventure humaine, une démarche qui prend du temps, c’est pourquoi le stage parrainage me paraît dans un premier temps l’alternative la mieux adaptée.
Je n’ai donc pas d’échéance particulière en tête. Je prendrai le temps nécessaire, pour mettre toutes les chances de réussites de notre côté.

Contact : Mirentxu Hirigaray, conseillère installation transmission Chambre d’agriculture 64

Si vous aussi vous êtes en recherche d’un associé ou d’un repreneur, ou si vous êtes porteur de projet en recherche de ferme pour vous installer, le service transmission de la chambre d’agriculture se tient à votre disposition au 06 72 67 01 21 ou par mail : m.hirigaray@pa.chambagri.fr.