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Un rallye alimentaire pour s’adapter à l’année climatique

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Un groupe d’éleveurs bovins viande du piémont béarnais a organisé, avec leur inséminateur et leur conseiller Chambre d’agriculture, un rallye de diagnostics alimentaires.

Le concept de cette journée organisée le mardi 5 décembre dernier est simple : un groupe d’éleveurs, formés aux méthodes de diagnostics alimentaires par observation des signes de vaches, passe successivement dans les six élevages pour poser un diagnostic sur la ration actuelle et proposer des ajustements accessibles suivant les contraintes de l’éleveur pour améliorer l’efficacité de l’alimentation du troupeau.
Cette période de l’année a été tout particulièrement ciblée car la plupart des éleveurs de ce groupe ont regroupé les vêlages sur le début d’automne et les mères sont actuellement en pleine phase de reproduction. C’est la période cruciale pour assurer une campagne de vêlages performante l’année prochaine. C’est maintenant que se joue l’essentiel de la réussite 2024.

Des leviers d’adaptation
Outre le fait que chaque éleveur soit reparti avec une recommandation personnalisée sur les réglages de ration à appliquer, un bilan plus global peut être tiré de cette journée. En effet, la campagne de fenaison 2023 a été compliquée, à cause de conditions climatiques capricieuses : difficile de trouver des fenêtres météo
pour faucher, sécher et round-baller le foin en 2023. La première coupe s’est parfois étalée jusqu’au mois d’août, le stade végétatif était très avancé, l’herbe était passée, et la qualité du foin s’en ressent.
C’est précisément le constat partagé sur la moitié des élevages diagnostiqués. Des rations qui habituellement sont performantes ne le sont pas assez cette année. Il manque surtout d’énergie, ou unités fourragères (UF) sur les rations à base principalement de foin.
On constate aussi que les rations à base d’ensilage d’herbe subissent moins cette baisse de performance. C’est un des leviers pour s’adapter aux aléas climatiques : exploiter l’herbe précocement et en assurer la conservation par ensilage.
Grâce aux vêlages groupés, un autre levier possible est de consacrer le meilleur de la récolte (le foin récolté à un stade précoce) pour cette phase de reproduction, afin d’assurer un maximum de gestations, et garder le foin de moindre qualité (le moins énergétique) pour les mois de fin d’hiver (vaches en milieu de gestation aux besoins d’entretien).
Cette méthode sous-entend de bien identifier les stocks en fonction de leur date de récolte, et de les disposer dans le hangar de sorte à pouvoir accéder aux fourrages souhaités au moment voulu. Une organisation anticipée est indispensable, et une identification des boules par couleur de filet ou marquage est nécessaire.

Le souci du bien-être animal
La technique de l’enrubannage a également produit l’effet escompté : sauver une partie du foin qui n’a pas eu le temps de sécher avant la pluie. Plus contraignant à la distribution (boules plus compactes) et de conservation parfois aléatoire qui engendre quand même plus de perte (moisissures) que le foin sec, l’enrubanné peut soutenir la valeur alimentaire de la ration. Ajouter une demi-boule d’enrubanné à la ration quotidienne est une recommandation qui a été retenue plusieurs fois lors du rallye.
Ces rallyes alimentaires sont avant tout basés sur l’observation de ses animaux, d’une part, et la volonté de prendre soin de ses animaux pour leur fournir les meilleures conditions d’élevage. Car le bien-être animal est la base du métier d’éleveur et une marque de leur professionnalisme !
La dynamique crée des émules : cette année, trois néophytes ont rejoint les éleveurs déjà aguerris dans l’exercice, pour apprendre la méthode et peut-être former un nouveau groupe autour de chez eux.

Contact : Anne Prévost, Chambre d’agriculture 64