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Pour un veau robuste et en bonne santé

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Les premiers jours de la vie d’un veau sont déterminants pour sa croissance. Un veau robuste et en bonne santé, c’est avant tout des soins rigoureusement portés et un environnement adapté.

Le veau doit prendre au minimum 10 % de son poids vif en colostrum dans les 24 heures, idéalement en 3 repas.

 

Le veau naît immunocompétent mais sans anticorps protecteurs. C’est bien le colostrum qui les lui fournit pour ses premiers jours de vie ainsi que l’énergie indispensable à son développement. Attention le colostrum diffère du lait par sa composition, il s’agit bien de la première traite après vêlage !
Le veau naît avec de faibles réserves énergéiques. Heureusement, en plus d’être source d’immunité, le colostrum apporte également des nutriments et de l’énergie, des oligo-éléments, des hormones de croissances et des vitamines essentiels à la survie du veau. Ces nutriments y sont présents en quantité plus importante que dans le lait. Par ailleurs, dans la mesure où la teneur en lactose du colostrum est inférieure à celle du lait entier, on réduit les possibilités de diarrhée chez le veau nouveau-né. Les vitamines A, D et E présentes dans le colostrum, stimulent les défenses immunitaires du veau et augmentent l’absorption des immunoglobulines au niveau de l’intestin. Or, pendant la gestation, le veau ne reçoit que des apports en fer, en cuivre et en manganèse, qui peuvent traverser la barrière placentaire.

Quantité, qualité et rapidité
À noter que les races laitières produisent de plus faibles taux d’immunoglobulines dans leur colostrum que les races allaitantes. Et parmi toutes les races laitières, la Holstein tend à afficher les taux les plus faibles et la Jersey, les taux les plus élevés. Notons que le taux d’anticorps dans le colostrum décroît rapidement avec chaque traite à mesure que progresse la transition entre la production de colostrum et celle de lait. Ainsi, dès la deuxième traite, le taux d’immunoglobuines ne correspond qu’à 65 % de celui de la première traite. À la troisième traite, ce taux a chuté à 40 %.
Mais il faut agir vite ! En effet, dès 4 heures après la naissance, la paroi intestinale du veau se modifie et commence à devenir imperméable en limitant le passage des anticorps dans le sang. Il est donc crucial d’assurer une distribution de colostrum de bonne qualité en bonne quantité le plus rapidement possible. Concernant la prise colostrale, voici quelques chiffres à retenir : distribution d’au minimum 2 litres durant les 2 à 4 premières heures de vie et respecter un minimum de 10 % du poids vif du veau dans les 24 heures, soit environ 4 à 6 litres, idéalement en 3 repas sur 24 heures. L’emploi d’un drencheur (60 €) peut améliorer très sensiblement les problèmes de mortalité des veaux.
Si le colostrum est un constituant naturel à disposition de l’éleveur pour protéger la santé du veau, il doit être de qualité. Il est aujourd’hui facile d’apprécier la richesse en anticorps d’un colostrum grâce à un appareil appelé réfractomètre. Il faut savoir que la qualité du colostrum s’améliore avec le rang de lactation, mais aussi avec la qualité et la durée du tarissement et de la préparation au vêlage.
Ne conservez que du colostrum de bonne qualité (soit un taux d’IgG > 50 g/l, idéalement > 80 g/l) en bouteilles ou en sacs de congélation identifiés et datés (jusqu’à 1 an !). Le colostrum se décongèle au bain-marie, au maximum à 50°C, sinon les anticorps vont cuire et seront détruits. Vous trouverez plus de conseils sur le site de-la-vache-au- veau.cniel.com/

Un environnement adapté
Les premières semaines de vie, le veau est sensible à son environnement thermique et ses besoins climatiques sont bien différents de celui des vaches adultes ou même des génisses plus âgées. Le veau ne produit que peu de chaleur corporelle puisque son radiateur interne, le rumen, ne fonctionne pas encore. Son pelage est un bon isolant à la seule condition qu’il soit sec. Il convient donc, avant tout, d’éviter les situations à risque d’humidité où le pelage se mouille et le veau se refroidit :

  • Une litière souillée et humide est à proscrire.
  • Une paroi froide contre lequel le veau peut se coucher est à proscrire.
  • Éviter les volumes d’air gigantesques ne permettant pas aux veaux de se réchauffer.
  • Les courants d’air sont à proscrire : cela revient à dire qu’une flamme de briquet ne doit pas s’éteindre par courant d’air sur le milieu de vie des veaux.

Au besoin, il faudra créer des abris favorisant un microclimat, à volume réduit, grâce à des plafonds bas poreux pour que les veaux y trouvent refuge et pour créer ainsi des zones de confort climatique. Il existe de nombreuses possibilités de logements pour les veaux : cases individuelles, niches extérieures,  nurserie…

Contact : Aurélien Legay, Chargé de mission bovins lait Chambres d’agriculture 64 et 40